Jackie Brown

Jackie Brown n'est pas le film le plus populaire de Tarantino. Adapté d'un roman, il est considéré comme moins personnel et pourtant, c'est totalement faux. Le film témoigne déjà du "style Tarantino" qui revoit et corrige tout ce qui lui passe entre les doigts pour en faire quelque chose à sa sauce. 

Pendant les premières quarante à cinquante minutes, on se demande où est passé la verve Tarantino. Certaines répliques sont bien sentis mais l'ensemble est assez plat. Le titre c'est jackie Borwn mais on a encore vu que Samuel L. Jackson (excellent cependant) qui s'agite dans tous les coins pour faire libérer un certain Beaumont dont on ne sait pas ce qu'il veut faire avec. Et puis, il y a Robert DeNiro sur un canapé qui passe son temps à fumer son crack : franchement, un si bon acteur, il aurait plus être employé pour un meilleur rôle, on se dit. Même dans l'image c'est assez mou, ça ressemble pas à grand chose.

Et puis tout d'un coup arrive Jackie Brown qui en bon personnage principal va faire radicalement chavirer le filmet lefaire enfin démarrer. La magnifique Pam Grier traine derrière elle par le bot du nez toute une série de malfrats et de flics plus naïfs les uns que les autres. Et là, on retrouve le Tarantino qu'on attendait depuis le début du film : combines délicieux et complètement ébourrifantes,cadavres à chaque coin de rue, dialogues savoureux et hilarants le tout mêlé à cette culture populaire basé sur la nourriture, la drogue, la musique un brin kitsch qui enveloppe tous les Tarantinos. Bref, le scénario est ensuite follement bien écrit et on se délécte devant l'ignorance des deux flics qui courent comme de spigeons derrière Jackie, le crétinisme affolant d'Ordell Robbie et le machiavélisme insoupçonné de Jackie Brown.

Jackie Brown n'est cependant pas considéré comme un film de Tarantino à voir et pourtant, il devrait tant le réalisateur nous offre ce qu'il sait faire de mieux : l'art allié au divertissement.