Mon Oncle d'Amérique

Mon Oncle d'Amérique du génial, du magnifique, du splendide Alain Resnais (♥) sort en 1980 et compte à son casting Roger Pierre, Nicole Garcia, Pierre Arditi..

Déçue par un maitre fondamental d'un maitre du cinéma français après avoir vu son Année Dernière à Marienbad un peu fade et franchement trainant, me voilà plus fervente admiratrice que jamais de Resnais avec Mon Oncle d'Amérique. Des parallèles encore, déjà tracés pas le réalisateur dans Hiroshima, Mon Amour (par exemple), mais cette fois entre les hommes et les animaux, entre les travaux scientifiques et leur application directe sur nos vies. C'est comme un cours de psycho mais ludique. Le Professeur Henri Laborit expose ses travaux à Resnais qui nous les fait partager, à nous, littéraires très peu interessés par les études scientifiques sur le lapin et compagnie. Le but, comme Resnais le dit lui-même, est d'informer les gens pour qu'ils comprennent l'influence de leur milieu et du fonctionnement de leur cerveau sur leurs actes, qui si ils ne le comprennent pas, ils ne pourront pas le changer et la société de bougera pas. Un film que donc, en théorie tout le monde devrait voir. Mais évidemment c'est du Resnais, ce qui en rebutera plus d'un. Les inconditionnels admireront toujours ce juste milieu entre expérimentation et compréhension (parce qu'on sait bien que les films expérimentaux ne sont pas toujours compréhensibles) et cette façon si poétique, si littéraire d'amener les histoires défiant les règles du cinéma classique et se refusant à faire comme les autres.

Les autres déploreront cet intellectualisme omniprésent et l'absence d'action franche (pour les fans de blockbusters à deux balles bientôt diffusés en 3D) mais ceux-ci n'ont rien compris au travail of the MAITRE !

En revanche, on notera que le je des acteurs, comme souvent chez Resnais, n'est pas fantastique : Depardieu fait du Depardieu (il gueule fort et tape sur la table), Roger Pierre sonne un peu faux. Seule Nicole Garcia tire son épingle du jeu quoique elle ait parfois la fâcheuse tendance à sombrer dans le mélo. Mais c'est ça aussi qui donne son aspect "brouillon" à la limite du documentaire au film.

En conclusion, CHEF D'OEUVRE : à voir parce qu'en plus d'être bien fait, c'est scientifiquement prouvé et incite à réflechir sur la nature humaine. Pour ceux à qui Resnais donne des boutons : pas la peine d'essayer !