Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé

On ne se préparait pas au chef d'oeuvre en achetant le billet mais pour 5 euros et une après-midi gachée on était quand même en droit d'attendre mieux de "l'évènement cinématographique du mois" (non, je ne ferais pas l'affront au 7e art de dire "de l'année").

Bon alors, il y a tellement de chose à dire que je ne sais pas où commencer. Déjà, la photographie et désastreuse : profusion écoeurante d'effets spéciaux : moi je pensais que les effets spéciaux étaient là pour palier aux incapacités de créer le réel décor de la scène. Visiblement David Yates n'a pas la même conception que moi de ce que sont les effets spéciaux. Pour lui, c'est tout ce qui est à l'écan à part les acteurs. c'est bien beau l'avancée de la technologie numérique mais c'est très éprouvant pour nos yeux. Rajoutez à cela une gamme de couleurs entre le bleu, le gris et le noir et vous obtenez la bobine d'Harry Potter sixième du nom et une bonne migraine.

Et la série de défauts ne fait que commencer : passons maintenant au scénario déplorable. C'est plat, plat, plat malgré la profusion d'évenements et paradoxalement on s'ennuie en visionnant un film qui se veut "de divertissement". Dans l'impossibilité de retranscrire tout le bouquin, Yates nous fait du condensé un peu trop condensé. On passe d'un lieu à son contraire, d'un personnage à l'autre...on saute du coq à l'âne en permanence : Harry se fait frapper par Drago Malefoy, pouf, nous voilà au match de Quidditch (qui n'apporte absolument rien) et repouf, voilà une jeune fille qui convulse et un collier suposée tuer Dumbeldore et pour finir les problèmes de coeurs d'Hermione coupe l'herbe sous le pied d'Harry qui tente de sauver le monde. Le tout dans le but très important de nous apprendre que le Bien, c'est bien et que le Mal, c'est mal. Ce qui est absolument ridicule mais bon, les enfants assez naïfs pour y croire se rendront compte, adulte, que Harry les a bien eu  en récitant ses dialogues pathétiques et ridicules. Parce qu'en général, les grosses productions s'offrent des dialoguistes mais là, c'est impossible que ce soit le cas. Dialogues stupides à la hauteur de Franklin ou de Bonne Nuit les Petits alors que le film se veut plus mur, plus adulte que les précédents.

Cependant, on l'a tous déjà remarqué, même les dialogues les plus mauvais peuvent être acceptés si le jeu d'acteur est bon. Et là, c'est le drame, Daniel Radcliffe, Emma Waston et Rupert Grint (dont c'est pourtant le seul role connu. A croire que personne n'en veut pour jouer d'en d'autres films tant ils sont mauvais) devraient pourtant maitriser leurs personnages depuis les années qu'ils les incarnent. Mais non ! Ils sont pitoyables et incroyablement faux (ne parlons pas de la doublure francaise désastreuse).

Alors, on attend le grand combat final qui achèvera notre suplice et on se dit que le climax du film saura quand même capter notre attention : raté ! Pas de grand combats, seulement cinq bonhommes en noir qui passent dans une armoire et Dubeldore tué en deux temps trois mouvements puis oublié dans la pelouse. Un personnage aussi important à l'histoire et déjà présent dans les cinq opus précédents méritait peut-être un peu plus d'attention, non ? En plus, c'est con, ils viennent de nous tuer un des acteurs les moins mauvais du film !

Et y-a-t-il quelque chose de positif à dire ? Bon, on va dire que Tom Felton est plutot convaincant dans le role du méchant doutant de lui-même. Elena Bonham Carter est très bien dans son role de salope sans pitié (dommage que le piêtre Daniel Racliffe monopolise l'écran et que ses apparitions soient si furtives). Alan Rickman aussi est assez savoureux même si le personnage de Rogue qui est pourtant LE prince de sang-mêlé est pratiquement passé à la trappe.

Bref, David Yates nous offre un désastre que je n'oserais pas appeler un film sur un plateau d'argent tissé par la pub et le coup d'éclat médiatique mais qui sonne bien creux et ne remplit même pas sa seule promesse : nous divertir !