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Vickypédia
2 juillet 2009

The Time That Remains

       The_Times_that_remains

The Time That Remains, présenté à la sélection officielle du festival de Cannes, est le troisième long-métrage du réalisateur et acteur palestino-israélien Elia Suleiman après Chroniques d’une disparition et Intervention Divine.

Sans surprise quant au choix du thème, le film israélo-palestinien traite comme une extrême majorité des films israélo-palestiniens du conflit israélo-palestinien et pour ceux qui pensent que ça fait trop d’ « israélo-palestinien », c’est pareil ! Elia Suleiman s’accroche à ses origines et finalement, le résultat est surprenant. L’engagement politique est présent mais Elia n’a pas la lourdeur de certains de ses confrères : il laisse les conflits au second plan pour montrer la vie, simplement. Les après-midi assis à la terrasse d’un bar, les repas en famille, le temps passé à réfléchir et observé : le réalisateur capte tous ses moments de bonheur intimes. Cela donne paradoxalement un film sur la guerre…sans guerre ! The Time That Remains nous livre par contre une carte postale doucement mélancolique et colorée du personnage principal du film : la Palestine. De belles maisons colorées et traditionnelles aux jardins verts et fleuris servent de décors pour une majorité des scènes. Les cadres sont soignés et insolites, Les plans sont longs et fixes. En revanche, si les premiers sont tout simplement d’une beauté à couper le souffle, les seconds commencent à faire germer dans nos esprits un brin d’ennui. Mais c’est bien connu, quand on aime, on passe sur les petites imperfections. En outre, cette imperfection là, contribue grandement à apporter au spectateur l’impression d’une vision fragmenté et anecdotique de la jeunesse d’Elia Suleiman. En fait,  une vision d’enfant, celle du réalisateur lui-même : on passe d’une époque à une autre, au gré des déménagements de la famille et des événements marquants et formateurs de la vie d’Elia dans laquelle l’importance des événements est inversée. Les détails de la vie quotidienne, le temps qui passe colonisent l’écran alors que la résistance, la mort de Nasser s’effacent pour ne paraître plus que comme des détails insignifiants. Et c’est là un élément de l’atout principal du film : sa poésie. Burlesque, absurde et par conséquent drôle, The Time That Remains se moque gentiment des hommes, des événements historiques et de la terre natale de Suleiman en utilisant de nombreuses répétitions (notamment dans le développement de la relation entre voisins) et la part d’absurdité présente dans la vie quotidienne de chacun.

En résumé, l’humour et la photographie étudiée et douce de The Time That Remains en font un poème magnifique et délicat très personnel capté par la sensibilité d’un réalisateur de talent, Elia Suleiman.

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